Le jazz est musique de rencontre. Ici on assiste à celle de musiciens suisse, italien et slovènes. Loin du format « standard » qu'un Lionel Hampton a imposé, le vibraphoniste Eric Ficher privilégie les longues notes qui ondulent. Ses lames de métal s'allient aux pavillons cuivrés de Vasko Atanasovski (saxes alto et soprano, flûte) qui apporte une saveur épicée aux improvisations. Les thèmes, enlevés aux senteurs des fanfares des films de Kusturica, reposent sur la rythmique de Roberto Bartoli (contrebasse) et Ales Rendla (batterie). Avec son lot syncopes sautillantes, cette musique sent la rue, le pavé battu et rayonne comme un coucher de soleil balte.