On ne le répétera jamais assez: le jazz est par essence une musique ouverte et protéiforme, qui puise sans cesse à d’autres courants musicaux et refuse obstinément de se laisser enfermer. La chanteuse suédoise Isabel Sörling est la parfaite incarnation de cette volonté de sortir des cases et des codes établis.
Installée en France depuis 2010, la vocaliste à la voix grave et chaude brouille sans cesse les pistes. Distinguée comme meilleure artiste de l’année lors des Victoires du jazz en 2021, elle emprunte pourtant davantage à des artistes comme Björk ou Camille qu’à Ella Fitzgerald ou Dee Dee Bridgewater. Sur scène, elle fait souvent passer sa voix dans une multitude de pédales d’effets pour guitare, la triturant et la déformant à l’envi.
L’album qu’elle présentera, Mareld (soit «bioluminescence» en suédois), mêle ingrédients chamaniques, percussions africaines avec des samplers et des synthétiseurs. Elle sera entourée de deux claviéristes (Akemi Fujimori-Poivre et Gauthier Toux) et d’un batteur (Nicolas Charlier). Véritable voyage initiatique, ce projet révèle avec force l’univers éclectique d’Isabel Sörling. Brut, sauvage, d’une authenticité absolue…
«J’ai toujours considéré ma voix comme un outil de communication», expliquait-elle dans une interview. «Pendant mes études, j’ai cherché à pouvoir développer une grande technique qui me permette la liberté de chanter exactement ce que j’entends dans ma tête.» Elle y a visiblement réussi!